Tsuyoshi Tetsunobi |
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Informations du 2024-11-23 03:14 |
Informations personnelles
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Informations sur le navire
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Historique du commandant
Tsuyoshi Tetsunobi appartient à une illustre lignée de samouraïs, qui remonterait à Tetsunobi Ashigata, un général de l’époque Sengoku. L’histoire de sa famille s’est écrite au gré des coups d’éclats des uns et des sanglants revers des autres. Placé au service du shogunat Tokugawa, ce puissant clan d’Edo vit son destin basculer en 1868, avec la guerre de Boshin. En effet, la chute du shogun le priva de ses appuis séculaires ; après une ultime résistance l’année suivante aux côtés des irréductibles d’Hokkaido, le dernier Tetsunobi encore en vie, Kazuichiro, disparut du devant de la scène nippone. La tradition familiale veut qu’il ait ensuite participé à la rébellion de Satsuma, aux côtés de ses anciens adversaires, et qu’il y ait aidé Takamori Saigo, grièvement blessé, à accomplir le sacrifice rituel du seppuku.
Quelle que soit la part de vérité dans cette légende, ce fut le dernier haut-fait que put revendiquer un Testunobi ; néanmoins, pour Tsuyoshi, il ne fait aucun doute que son grand-père a participé – et survécu – à cette bataille de Shiroyama en 1877. Pour ce jeune homme né en 1917 à Edo, soit quarante après les faits, ce passé le fascine d’autant plus qu’il vit à une période d’intense modernisation de son pays, couplée à une exacerbation de l’idéal du bushido. S’il ne peut plus être le dernier samouraï, il devient cependant le premier de sa famille à entrer dans la marine de guerre impériale, dans l’espoir de redonner à son nom la grandeur qui fut sienne autrefois !
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Les débuts d’un capitaine constituent toujours un moment fort et le cas du commandant Tsuyoshi ne fait pas exception à la règle. En ce jour de novembre, sitôt monté sur le pont et accueilli par l’équipage du premier bâtiment placé sous ses ordres, l’intéressé prend la mesure de cet événement, sans doute anodin pour son camp – il ne s’agit que d’un modeste chasseur de submersibles de classe CH13 –, mais déterminant dans sa carrière au sein de la Dai-Nippon Teikoku Kaigun : pour la première fois, l’Eien s’apprête à fendre les flots, à la poursuite de sa destinée.
Il n’est hélas guère possible de transposer l’idéal du samouraï sur l’eau ; enfin, c’est du moins ce que croit le commandant avant d’apprendre l’existence d’un groupe de franc-tireurs, véritables ronins du Pacifique offrant leurs services à l’amirauté. Formé par deux capitaines chevronnés, le fils naturalisé d’un ancien ambassadeur allemand (Erwin von Dieter) et un Japonais originaire de la préfecture de Kagawa (Tameichi Tsuno), ledit groupe a récemment passé un contrat avec la Rengo Kantai Shirei Chokan, naviguant alors au large de Shortlands. Avec l’audace qui est propre aux jeunes gens, Tsuyoshi demande à les rejoindre. Celle-ci se réveille payante, puisque sa candidature est acceptée, le commandant en second Aké Bono allant jusqu’à lui assurer d’en faire un élite de flotte d’ici la fin du contrat ! Si l’objectif apparaît clairement irréalisable, sa réponse favorable offre cependant à la carrière du jeune capitaine un formidable coup d’accélérateur.
Tandis que le capitaine Tsuyoshi Tetsunobi participe aux opérations de lutte ASM menée par la flottille aux environs de Shortlands, il fait ses premières armes dès la fin du mois en débusquant son premier submersible : l’USS Butcher Killer (Classe S) – un demi-succès, puisqu’il ne parvient pas à le grenader et le laisse donc s’échapper. Le lendemain, il reçoit l’ordre de foncer vers le port de Rabaul, pour y armer un torpilleur classe Tomozuru, le dénommé Hatsukari, et enfin bénéficier de la rapidité qui lui fit précédemment défaut pour envoyer ce sous-marin par le fond, cristallisant ainsi sa première promotion… et vraisemblablement pas la dernière.
Cependant, cette promotion se révèle aussi rapide qu’éphémère : le lendemain de sa sortie du port, son bâtiment est torpillé et coulé promptement par un sub averti. Un sonariste récemment recruté est précipité à l’eau par la violence du choc – il n’en réchappera pas. En revanche, le reste de l’équipage est évacué et parvient à regagner sans encombre Rabaul. Pour le jeune capitaine, ce revers inattendu constitue une gifle douloureuse, le contraignant à reprendre son ancien navire, à la lenteur très handicapante…
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Avec la nouvelle année et les bonnes résolutions qui l’accompagnent, le capitaine Tetsunobi arme un nouveau torpilleur classe Tomozuru, le « Manazuru », déterminé à ne pas réitérer la fin prompte de son précédent bâtiment. Cependant, cette détermination se révèle insuffisante, puisque son bâtiment est envoyé à nouveau par le fond à peine deux semaines plus tard. Retour à la case départ, donc, et armement d’un patrouilleur type 19M. Une longue période de chasse aux convois s’impose avant d’espérer prendre à nouveau le commandement d’un navire d’importance, mais la flottille soutient le jeune capitaine dans sa difficile quête de reconnaissance ; finalement, il se verrait bien y rester…
Après de fructueuses attaques de convoi, il est enfin prêt à passer à un navire d’envergure. Son assurance désormais raffermie, Tsuyoshi Tetsunobi accueille avec joie l’annonce de l’Amirauté l’invitant à prendre le commandement du Natsususki, un destroyer classe Akitsuki récemment sorti des chantiers navals de Tulagi. Il faut dire que la guerre du Pacifique s’enlise et que l’empire du Soleil Levant a urgemment besoin d’accroître sa puissance de feu ; pour un jeune commandant, c’est là l’occasion de se faire une place aux côtés de vieux loups de mer en permanence harassés par les flottes alliées !
C’est moins de dix heures après qu’il soit sorti du port que survient le drame : le Natsususki est coulé par un submersible opportuniste – l’USS Pompano (SS-181). Son commandant, repêché à temps avec l’équipage spécialisé (excepté le navigateur), n’en revient pas d’une telle poisse ; par trois fois, il a armé un bon navire et celui-ci a été envoyé par le fond dans la journée ou peu après ! Partagé entre amertume et désillusion, Tsuyoshi est donc de retour à la case départ. Enfin pas complètement, car le responsable du port lui signifie que cet énième revers ne peut plus passer inaperçu ; le capitaine Tetsunobi va devoir se préparer à répondre de son comportement devant l’Amirauté…
Le jeune infortuné prend les devants en donnant sa démission à la Rengo Kantai Shirei Chokan, mais Ito Yamaguchi exclue immédiatement l’idée : « Démission refusée, j’en fais une question de principe. » Face à l’Amirauté, le ton se veut en revanche beaucoup moins conciliant : encore une déception, et il est bon pour la cour martiale ! En attendant cette sentence, on lui trouve un chasseur de submersibles classe CH3 à armer, comme s’il pouvait faire des merveilles avec pareille coquille de noix. Le regard noir, à défaut de pouvoir hanter les tréfonds des mers, Tsuyoshi retourne donc hanter les bas-fonds des docks.
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Tandis que le contrat du groupe Surcouf, renouvelé plusieurs fois, arrive cette fois à son terme, le capitaine Tetsunobi signifie ouvertement au chef de flottille Ito Yamaguchi qu’il renonce aux aléas d’une carrière de franc-tireur pour rester avec eux ; le devoir d’obéissance hérité de ses aïeux continue de couler dans ses veines. En conséquence, il arme de nouveau le patrouilleur type 19M qui lui avait précédemment si bien réussi. Le renommant Eien pour signifier son nouveau départ, le commandant est bien déterminé désormais à maintenir le cap convenu !
Lors d’une mission d’attaque d’un convoi adverse, c’est enfin la délivrance pour le jeune capitaine : il envoie par le fond un premier cargo, puis bientôt un second, mettant symboliquement un terme à une longue période de poisse ponctuée de trois naufrages consécutifs ! Sa confiance désormais retrouvée, il reçoit l’ordre de son chef de flottille, Ito Yamaguchi, d’armer un destroyer classe Akitsuki, en vue d’un affrontement de grande envergure face à une flottille ennemie. Sauf qu’une nouvelle fois, la malchance le rattrape, l’obligeant à rejoindre en avion Tulagi pour y armer un navire moins performant que celui escompté, mais tout de même redoutable : un destroyer classe Shimakaze. Au moins, les convois coulés avant que l’escorte ne rapplique et n’envoie par le fond sa VLT – non sans mal, car à peine un tir sur quatre a atteint la cible dérisoire qu’il offrait ! – lui évitent la cour martiale.
De retour au large de Funafuti, Tsuyoshi profite d’une nouvelle session de perfectionnement aux dépends de cargos adverses pour prendre en main son nouveau navire. Une fois celle-ci achevée, son retour en grâce auprès de l’amirauté lui permet d’armer à nouveau un destroyer Akitsuki : le Yoitsuki. Peu après, alors que sa flottille mène une opération de nettoyage des subs ennemis, il parvient à mettre en perdition un sous-marinier américain élite de flotte : Roderick Decker ! La victoire cependant lui échappe, le capitaine adverse préférant se saborder. Le sous-marinier suivant n’a pas le temps d’effectuer cet ultime sursaut : Richard Codrington, pourtant un capitaine d’expérience, paie son entêtement à couler un autre destroyer et est envoyé par le fond ! Mais Tsuyoshi n’en reste pas là, puisqu’il surenchérit dès le surlendemain en envoyant par le fond un autre de ses compères, l’USS Buldog, détecté peu avant par Hakishi Morubi.
Toutefois, il faut parfois se montrer moins gourmand, sous peine d’aller au-devant de graves ennuis : au large de Gili Gili la concentration trop élevée de submersibles oblige la Rengo à se replier. En effet, le Yoitsuki et un autre destroyer sont endommagés, un troisième est déjà au fond et il ne se passe pas une journée sans qu’une torpille ne menace le groupe.
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À présent bien intégré dans sa flottille, Tsuyoshi a acquis suffisamment d’expérience pour être promu au rang d’escorteur. Il ne ménage pas ses efforts, mais les combats sont rudes, et pour avoir poursuivi trop longtemps un croiseur de bataille classe Repulse, il tombe dans un piège tendu par deux submersibles aguerris au large de Shortlands. Après une longue période passée à bord du Yoitsuki, le voici donc de retour en VLT, mais cette fois l’Amirauté n’a pas bronché : son tableau de chasse s’est entretemps enrichi d’une dizaine de navires, lui permettant de se faire un nom autre que celui de l’éternel naufragé. Une fois la menace écartée, la Rengo peut partir en quête de nouveaux horizons, et chacun peut réarmer un destroyer ; pour le capitaine Tetsunobi, c’est le Shimotsuki, un nouvel Akitsuki.
Toutefois, la menace alliée n’est jamais bien loin, et dans la lutte éternelle menée contre les ennemis de l’empire du Soleil Levant, le descendant des samouraïs ne ménage pas ses efforts. Et si son troisième naufrage en moins d’un mois est révélateur d’une nouvelle série noire pour le jeune commandant, son courage en première ligne face à la 1st AVF n’est pas pour autant passé inaperçu, en témoigne la confiance renouvelée de l’Amirauté, permettant au fougueux commandant d’armer derechef un destroyer classe Akitsuki : le « Niitsuki ».
Et ce choix est payant : à peine une semaine plus tard, en 8º30 S ; 153º30 E, la Rengo mène une attaque extrêmement bien organisée qui balaie la première ligne adverse, sans qu’elle ait eu le temps d’effectuer la moindre riposte. Un Eclo et deux DD sombrent en à peine quelques minutes – un terrible coup pour l’adversaire. L’escorteur Tetsunobi, pour sa part, revendique une victoire contre le Tribal « HMAS Gueriedan ». Ce n’est pas celui qui l’a précédemment envoyé par le fond (il s’agissait alors du « HMAS Cherokee »), mais l’honneur est sauf !
Cependant, la victoire définitive est encore loin d’être acquise et la riposte adverse s’organise. Or, trop dispersée et peinant à lutter efficacement, la flottille nippone voit ses meilleurs éléments sombrer un à un en mer de Corail : Ito Yamaguchi, Rënji Tetsuki, Minoru Gendda et Iroito Sakata, bientôt suivis par Tsuyoshi Tetsunobi. Harassée autant par les surfaciers que par les nombreux submersibles adverses venus en renfort, la Rengo ressort décimée de l’affrontement.