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naohiro nobushige |
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Informations du 2024-11-21 03:14 |
Historique du commandant
Sabang
Pietro Polacci se dirigea vers les quais, histoire de changer d'air, ce long périple qui l'avait amené au port de Sabang, situé dans la province d'Aceh, sur la pointe nord de l'île de Sumatra, méritait bien qu'il s’octroie quelques instants de solitude. La traversée avait été longue. L'équipage et son commandant goûtaient àces précieux moments, des instants de paix volés presque. La mission avait été une réussite . Bordeaux-Sabang, oui c'était faisable, il fallait le prouver, et préciser les conditions de cette expédition. C'était maintenant chose faite, tout l' équipage s'y était appliqué. Cinq àsept autres sous-marins suivraient, premiers départs mai ou juin de l'année 1943. Des centaines de tonnes de matériels divers seraient échangées. A Bordeaux, on avait évoqué comme premiers bâtiments possibles : le Cappellini, le Tazzoli, et le Giuliani de la Régia Marina, qui une fois désarmés transporteraient les chargements vers les ports contrôlés par les Japonais et ramèneraient au retour, le précieux caoutchouc dont l'armée allemande avait cruellement besoin.
L'air sur le quai était irrespirable, une chaleur moite pesait encore en ce début de nuit, il est vrai qu'un orage avait éclaté une petite heure auparavant. Le ciel s'illuminait encore parfois des derniers éclairs.
L'impétueux Capitaine Polacci l'avait menée àbien cette traversée et il en retirait une légitime fierté. L'Ammiraglio Parona, chef de la Betasom lui en avait intimé l'ordre : « vous quitterez la base fin décembre, et dans le plus grand secret, vous contacterez la « Dai-Nippon Teikoku Kaigun », faites vite, et faites-moi parvenir un rapport circonstancié contenant tous les éléments nécessaires au bon déroulement des missions qui suivront la votre. C'est d'une extrême importance !... » Ces mots martelés par le Pacha résonnaient encore en lui.
A proximité de son 'Sommergibile », se dressait l'imposante silhouette d'un croiseur classe Takao, il détaillait les dix canons de 203 mm et tentait de rassembler tous les éléments qui caractérisaient ce magnifique bâtiment, quand une voix, dans la brume, vint interrompre sa rêverie :
« - Bonsoir Commandant, c'est ce type de bâtiment que j'ambitionne de commander un jour, il est magnifique, n'est-ce pas ? »
Cette voix,c'était celle du Capitaine Naohiro Nobushige, jeune commandant formé auprès de la « Kaigun DaigakkŠ», sa fonction était de répondre àtoutes les interrogations du Capitaine Polacci, et Dieu sait qu'elles étaient nombreuses ! Les deux hommes avaient sympathisé rapidement en particulier quand le commandant italien et son homologue avaient évoqué les qualités que requérait le commandement d'un submersible :
« - Ces vertus en quelque sorte sont celles-aussi que l'on retrouve dans notre art, avait souligné le jeune commandant japonais : on ne peut pratiquer celui-ci sans patience et courage, sans oublier non plus ce sens de l'honneur que partagent nos deux peuples. D'illustres commandants italiens comme Carlo Fecia Di Cossato ont su, dans vos rangs, le prouver, et ce de belle manière ! »
Ces valeurs, le père du Capitaine Nobushige, Shihan émérite, les avaient inculquées àson fils, il dirigeait en effet, en secret en ces temps troubles de l'expansionnisme, une école, ou Ryu, de Jiu-Jitsu. Il avait enseigné àNaohiro, outre des ancestrales techniques de combat, les valeurs du Bushido qui forment la charpente de cette noble et rude discipline. Les Capitaines Nobushige et Polacci étaient même tombés d'accord pour affirmer que certains ennemis méritaient aussi, un profond respect, car en d'autres circonstances et en temps de paix, certains auraient pu être leurs amis. « Les Samouraïs pensaient ainsi. » souligna Naohiro. « Le sens de l'honneur et la loyauté, autres vertus essentielles du Bushido, se rencontrent aussi chez l'ennemi. » ajouta-t-il. Ce n'était guère malheureusement l'état d'esprit de certains combattants actuels ni celui de leurs dirigeants. Naohiro Nobushige, lui, désirait profondément servir l'Empereur et son âme pure lui interdisait la lâcheté mais aussi la haine et la cruauté. « Bushi No Nasake » avait-il parfois entendu sous le toit du Dojo.
« -Alors ce premier commandement questionna Pietro Polacci, c'est pour bientôt ?
ça ne devrait pas traîner. Encore quelques jours et je serai fixé ! J'ai cru comprendre que l'Amirauté avait d'autres problèmes actuellement... !
Un Takao, c'est tout ce que je vous souhaite ! Ajouta en souriant le commandant italien.
J'accepterai ce qui sera utile àma flottille ! Pour le Takao, on verra un peu plus tard...
En prononçant ces paroles, il contemplait avec envie ce croiseur lourdement armé prêt àfrapper l'ennemi tel un Katana manié par une main experte.
Ou alors un Kaidai ou un Junsen ?
Oui, pourquoi pas... je serais extrêmement fier aussi de commander, comment dites-vous..., un Sommergibile ?
Quelle flottille ? Vous en avez une idée ?
Le destin en décidera , L'Etat-Major, plutôt ! Mais j'ai un secret espoir...On verra.
Vraiment pas une toute petite idée ?...
A ces mots, ils se mirent àrire tous deux et disparurent dans l'obscurité en direction du mess, en plaisantant comme des potaches...
(Pietro Polacci - ATL)